Les Malices

Installations photographiques. 1993

Photographies argentiques. Boîtes. Judas. Objets. Ampoules et Interrupteurs.

Installation disponible pour des expositions


Le projet des « Malices » questionne le regard, la position du regardeur et les pièges des points de vue fixes et subjectifs.


L’installation est composée de trois photographies encadrées de dorures et montées sur des boîtes de 37 centimètres de profondeur. Au centre de chacune de ces photographies-boîtes se trouve un judas de sécurité permettant de voir l’intérieur. Un interrupteur, placé à disposition du public, permet d’éclairer le contenu des boîtes à Malices .

Elles sont présentées dans un ordre particulier numéroté de 1 à 3

1-L’origine du monde. L’Hommage à Gustave Courbet

2- Le nombril du monde. Les Vanités

3- Le travers du monde. Le piège

Cette installation est conçu pour faire voyager, physiquement et mentalement le public, dans la posture du regard. Inspiré de notions philosophiques, de mythes, de tabous, de désirs, d’interdits, de points de vue et d’envers de décors le regard s’interroge. Le « regardeur » doit être mobile, actif, observateur et curieux, autour du dispositif (découvrir les différents points de vue, se déplacer, actionner l’interrupteur ).


On entre dans l’installation avec la première boîte, « L’origine du monde », un hommage au sulfureux Gustave Courbet. Face à nous la photographie du tableau de Courbet, le sexe d’une femme en gros plan s’offrant à nos yeux et offrant le judas à qui viendra mettre son œil dans ce sexe féminin. Les judas de surveillance sont dotés initialement d’un petit volet circulaire à déplacer avant de regarder, celui-ci est ouvert.

VRAIMENT? DIEU vous a DIT: Vous ne mangerez pas de tout arbres du jardin…  » La FEMME répondit au serpent « nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin, mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, DIEU a DIT ‘Vous n’en mangerez pas et vous n’y TOUCHEREZ pas afin de ne pas MOURIR ». LE SERPENT dit à la femme: « Non vous ne mourrez pas, mais dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux possédant la connaissance du bonheur et du malheur ». Génèse 3,1-7 .


On poursuit avec « Le nombril du monde ». Une photographie du ventre d’un homme poilu en gros plan, avec un nombril orné d’une pierre précieuse se présente à nous. Il faut toucher celle-ci pour faire pivoter le petit volet pour entrer son regard dans la boite.

Vue extérieure. 2- Le nombril du monde. 50X50X37cm.

« Il s’agit ici moins de contempler que de regarder, moins de regarder que de voir, moins de voir que de se voir, moins de se voir que de se voir vu, regardé, contemplé, que d’attirer à soi le regard de l’autre pour être soi, que de ne trouver son identité que dans l’œil de l’autre ». Louis Marin, Les traverses de la vanité.


On termine le parcours avec « Le piège »,le travers du monde« . Une photographie du détail d’une porte en bois avec une serrure dorée. Dans celle-ci, le judas de surveillance a un petit volet qui doit être ouvert par le regardeur, il porte l’ inscription : « STOP » comme un avertissement. Nous sommes invités à l’interdit.

« Les métamorphoses du regard ne révèlent pas seulement celui qui regarde ; elles révèlent aussi, tant à lui-même qu’à l’observateur, celui qui est regardé (…). Le regard apparaît comme le symbole et l’instrument d’une révélation. Mais plus encore, il est un réacteur et un révélateur réciproque du regardant et du regardé. Le regard d’autrui est un miroir qui reflète deux âmes ». Dictionnaire des symboles. Jean Chevalier et Alain Gheerbrant.


EXTERIEUR-INTERIEUR les deux temps.

Ce projet offre un jeu de sens entre les différentes visions offertes au regard